Les défenseurs des services de garde s’engagent à faire pression pour obtenir mieux
OTTAWA – 12 juin 2017
L’Association canadienne pour la promotion des services de garde l’enfance se réjouit de la publication aujourd’hui de l’entente-cadre fédérale, provinciale et territoriale en matière d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance, mais l’organisme affirme que le cadre n’est pas suffisamment ambitieux pour s’attaquer efficacement à la crise des services de garde à laquelle font face tant de familles avec de jeunes enfants.
« C’est bien que le gouvernement du Canada discute de services de garde à l’enfance après avoir été si longtemps absent du débat, mais si cette entente n’est pas renforcée, les disparités en matière d’accès aux services, d’abordabilité, de qualité et d’inclusion seront encore plus prononcées au Canada dans dix ans », a dit Morna Ballantyne, directrice générale de l’ACPSGE.
« Comme elle est, l’entente fait fi de la promesse électorale du gouvernement fédéral de créer un cadre qui “permettra aux familles canadiennes de bénéficier de services de garde d’enfants de haute qualité, souples et entièrement inclusifs”. L’universalité n’est même pas un objectif à long terme », a-t-elle indiqué.
Elle a souligné que l’Ontario s’était récemment joint au Québec pour bâtir un réseau de services de garde à l’enfance universellement accessibles et qu’un gouvernement néodémocrate en Colombie-Britannique s’était engagé à faire de même. « Le gouvernement fédéral devrait soutenir ces approches et utiliser son pouvoir de dépenser pour s’assurer que cela se produise partout au pays, d’autant que les nombreux avantages financiers d’un système universel de services de garde reviendront directement dans les coffres de l’État fédéral », a dit Mme Ballantyne.
Selon l’entente-cadre, le premier versement des fonds fédéraux pour la garde d’enfants doivent être utilisés pour soutenir uniquement les parents dans le grand besoin plutôt que toutes les familles. Et elle encourage d’investir dans les services de garde réglementés mais pas forcément.
« L’approche ciblée du gouvernement fédéral va à l’encontre de toutes les données démontrant que les services de garde de qualité sont essentiels au développement et à l’épanouissement de tous les enfants et que les meilleurs systèmes sont ceux conçus pour inclure tous les enfants et servir toutes les familles, a dit Mme Ballantyne. Aussi, nous craignons que l’entente-cadre n’insiste pas suffisamment sur la nécessité pour les provinces et les territoires d’investir les fonds du gouvernement fédéral dans des services éducatifs et de garde à l’enfance réglementés »
L’ACPSGE a exprimé sa frustration de voir que l’entente ne reflète pas l’expérience des parents ni l’expertise des personnes qui travaillent dans le secteur, des défenseurs des services de garde et des experts dans le domaine des politiques de garde à l’enfance.
« Le gouvernement fédéral procède à des consultations constructives dans d’autres domaines, alors comment se fait-il que la position consensuelle dans notre secteur entourant le contenu de cette entente-cadre semble avoir été ignorée », a demandé Mme Ballantyne.
Selon l’annonce, le cadre sera mis en œuvre à compter de 2017 par l’entremise d’ententes de financement bilatérales sur trois ans, conclues avec les provinces et les territoires. Le gouvernement fédéral a accepté de verser 400 millions de dollars au cours de la première année, jusqu’à 540 millions de dollars la deuxième année et jusqu’à 545 millions de dollars la troisième année. L’Association canadienne pour la promotion des services de garde l’enfance soutient qu’il s’agit d’une fraction des montants nécessaires aux provinces et aux territoires. Déjà, le Québec investit plus de 2,5 milliards de dollars par année dans son réseau de services éducatifs et de garde à l’enfance.
Les provinces et les territoires devront déposer des plans d’action et publier des rapports sur leur progrès, mais il reviendra à chaque province et à chaque territoire de fixer ses propres buts et mesures de progrès.
L’ACPSGE réclame des négociations bilatérales transparentes et un processus de consultation et de contribution véritables à l’élaboration des ententes de financement et des plans d’action.
De concert avec ses nombreux partenaires et ses alliés partout au Canada, l’ACPSGE continuera de faire pression sur les deux ordres de gouvernement afin qu’ils rejettent l’approche actuelle fragmentée et soumise aux règles du marché en matière de services de garde et acceptent de la remplacer au cours des dix prochaines années par un système financé à même les fonds publics de services éducatifs et de garde à l’enfance inclusifs et accessibles à tous les enfants, des services qui satisfont leurs besoins en matière de développement tout en répondant aux besoins des parents.
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Pour de plus amples renseignements :
Morna Ballantyne, directrice générale
613-791-3411
ed@ccaac.ca
L’Association canadienne pour la promotion des services de garde l’enfance, un organisme formé de membres, milite pour l’amélioration des politiques en matière de services éducatifs et de garde à l’enfance au Canada.