En réponse à l’annonce de la présentation du budget fédéral de 2018 le 27 février prochain, l’organisme national de promotion des services de garde à l’enfance au Canada soutient que si le budget ne prévoit pas une augmentation importante des fonds accordés aux services de garde à l’enfance, l’engagement envers l’égalité des sexes du premier ministre Justin Trudeau ne sera pas respecté.
« Le budget fédéral de 2018 est l’occasion pour notre propre gouvernement de répondre à l’appel lancé par le premier ministre du Canada aux dirigeants du monde à Davos il y a quelques semaines, alors qu’il leur demandait de soutenir la participation pleine et entière et de façon égalitaire des femmes au marché du travail rémunéré », a dit Morna Ballantyne, directrice générale d’Un enfant Une place (anciennement l’Association canadienne pour la promotion des services de garde à l’enfance).
Un enfant Une place demande que le budget fédéral du 27 février verse un milliard de dollars de plus pour l’éducation préscolaire et les services de garde en 2018-2019 et que les provinces et les territoires qui reçoivent du financement soient tenus d’utiliser des approches fondées sur la recherche pour bâtir des réseaux de services de garde de qualité et accessibles à tous les enfants. Il vaut la peine de souligner que cet engagement financier est inférieur à l’engagement d’un milliard de dollars en argent de 2005 qu’avait pris l’ancien gouvernement libéral en 2005.
« Le budget fédéral de 2017 n’allouait que 540 millions de dollars pour les services de garde en 2018-2019 et l’investissement fédéral ne sera que de 550 millions de dollars d’ici 2021-2022, a indiqué madame Ballantyne. C’est bien loin d’être suffisant pour faire face à l’ampleur de la crise des services de garde au Canada et permettre aux services de garde d’entrer de plain-pied dans le vingt et unième siècle ».
Selon Un enfant Une place, à moins d’investissements accrus dans les services de garde de la part du gouvernement fédéral et d’une politique stratégique fédérale beaucoup plus solide, les écarts de qualité, d’abordabilité et d’accessibilité se creuseront un peu partout au pays ainsi que les disparités entre les régions, entre les classes sociales et entre les femmes et les hommes.
« Le problème du financement insuffisant des services de garde a été soulevé à maintes reprises par des parents, des éducatrices, des militantes pour l’égalité des femmes et des spécialistes en matière de politiques. Il a été soulevé dans les médias et les assemblées publiques, devant le Comité sur le statut de la femme et au cours des consultations prébudgétaires, y compris des consultations menées par le ministre des Finances Bill Morneau sur la budgétisation systémique », a dit madame Ballantyne.
Madame Ballantyne a aussi fait remarquer que le Comité permanent des finances de la Chambre des communes avait recommandé que le budget « accorde les fonds nécessaires à la création et à la mise en œuvre d’un système d’éducation préscolaire et de garde d’enfants conçu pour assurer à tous les enfants et à toutes les familles l’accès à des services de garde de qualité et inclusifs ».
Recommandations budgétaires d’Un enfant Une place
- Pour l’exercice financier de 2018-2019, allouer un milliard de dollars dont l’essentiel sera transféré aux provinces, territoires et communautés autochtones pour leur permettre de jeter les bases d’un système d’éducation préscolaire et de garde à l’enfance au Canada.
- Remplacer le plan de financement des services de garde sur onze ans défini dans le budget fédéral de 2017 par un plan qui permettra aux gouvernements de bâtir un système universel et inclusif de services de garde de qualité à prix abordable pour tous les enfants et toutes les familles du Canada. Dans dix ans, les investissements du Canada en services de garde devraient représenter au moins 1 % de son PIB, la norme fixée par l’OCDE, UNICEF et d’autres instances internationales.