Le rapport sur la sécurité économique des femmes a manqué une belle occasion de promouvoir le changement nécessaire

Le Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes a enfin rendu public son rapport intitulé La sécurité économique des femmes:  assurer l’avenir de l’économie canadienne.

 Le comité formule 86 recommandations à l’intention du gouvernement du Canada, des recommandations fondées sur des mémoires et des témoignages entendus dans vingt-deux rencontres tenues en 2017. Quoique globales, les recommandations ne commandent pas les mesures urgentes nécessaires pour véritablement assurer la sécurité économique des femmes et elles contrastent nettement avec les recommandations plus directives formulées dans le  rapport complémentaire présenté par le NPD.

La pénurie de services de garde de bonne qualité et abordables constitue un obstacle important à la sécurité économique des femmes

 Le manque d’accès à des services de garde de bonne qualité et abordables constitue un obstacle important à la sécurité économique des femmes, car les femmes assument de façon disproportionnée par rapport aux hommes la responsabilité des soins fournis aux enfants.

Les témoins ont présenté les composantes essentielles d’une structure d’encadrement pour le système de services de garde au Canada:

  • Services de garde inclusifs, des services aptes à répondre aux besoins d’enfants de milieux et d’antécédents variés, notamment d’enfants de familles à faible revenu, d’enfants issus de diverses cultures et d’enfants aux habiletés différentes.
  • Services de garde flexibles, des services aptes à répondre aux différents besoins des parents, comme les parents aux horaires de travail non usuels et ceux qui sont affectés à des quarts, et aux conditions propres à différents milieux, comme en région rurale et urbaine.
  • Services de garde adaptés culturellement pour les enfants autochtones et fournis à la fois aux Autochtones habitant la ville et aux Autochtones vivant dans une communauté autochtone.
  • Conditions de travail et salaires améliorés afin de faciliter le recrutement et la rétention d’éducatrices et d’éducateurs à la petite enfance qualifiés.

Le rapport recommandait que le gouvernement du Canada :

  • En collaboration avec les provinces et les territoires, veille à ce que tous les investissements en services de garde soient assortis d’un mécanisme de reddition de comptes et d’indicateurs afin de recueillir des données à long terme qui fourniront à tous les ordres de gouvernement les outils de prévision et d’analyse adéquats dont ils ont besoin pour améliorer ces services, le tout dans le but d’offrir des services de garde universels, accessibles, flexibles, abordables, inclusifs et de haute qualité (Rec. 37).
  • Dans ses investissements en services de garde, tienne compte des besoins spécifiques et uniques des enfants des collectivités rurales, éloignées, du Nord ou urbaines; des enfants de familles à faible revenu; des enfants de familles monoparentales; des enfants issus de différents milieux culturels, y compris les nouveaux immigrants; des enfants aux capacités différentes; et des enfants autochtones (Rec. 38).
  • En collaboration avec les provinces et les territoires, offre des solutions de services de garde aux parents qui travaillent selon des horaires irréguliers ou par quart, y compris des services à domicile (Rec. 39).
  • En collaboration avec les provinces et les territoires, recueille des données nationales sur les services de garde d’enfants subventionnés offerts sur les campus d’établissements d’enseignement postsecondaires (Rec. 40).

Le comité n’a pas formulé de recommandations pour régler la crise à laquelle fait face la main-d’œuvre du secteur des services éducatifs et de garde à l’enfance.

Morna Ballantyne, directrice générale de l’Association canadienne pour la promotion des services de garde l’enfance (Un enfant Une place), avait expliqué au comité au moment de sa comparution « qu’il n’est pas possible de retenir le personnel lorsque le salaire versé à cette main-d’œuvre à prédominance féminine est sous les normes et que les conditions de travail sont extrêmement difficiles ».

Le NPD met de l’avant des propositions concrètes pour mettre fin à la crise des services de garde.

Dans son rapport complémentaire, le NPD a indiqué « qu’un programme universel de garde d’enfants constitue la première mesure nécessaire pour aider les femmes à intégrer davantage le marché du travail et pour la pleine égalité des sexes ».

Le budget de 2018 du gouvernement Trudeau, souligne le rapport du NPD, indique que « le manque de places dans les services de garde représente un problème important pour la plupart des familles canadiennes », mais qu’il ne propose aucune mesure pour y remédier. Le système actuel couvre à peine 1 enfant sur 4, et les services de garde d’enfants au Canada sont parmi les plus chers au monde.

Le NPD a recommandé que

  • dans le budget de 2019, le gouvernement fédéral prenne l’initiative de créer un système de garde d’enfants national et universel qui offre des services de garde abordables et de qualité à toutes les familles du Canada;
  • dans le budget de 2019, le Canada respecte la norme internationale de 1 % du PIB investi dans les services de garde;
  • dans le système universel de garde d’enfants établi dans le budget de 2019, les éducateurs de la petite enfance reçoivent un salaire décent de sorte qu’ils restent dans le domaine et que les éducatrices jouissent d’une sécurité économique.

Leave a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *