Le Parti libéral du Nouveau-Brunswick se lance dans la prochaine campagne électorale sur une promesse d’investir beaucoup plus qu’auparavant dans les programmes d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de la province. Il prévoit utiliser à cet effet une partie des 30 millions de dollars par année sur trois ans obtenus en vertu de l’accord bilatéral sur les services de garde conclu avec le gouvernement fédéral.
La pierre d’assise du plan libéral a été annoncée en janvier 2018. Le gouvernement a déclaré qu’il créerait un réseau de 300 centres de la petite enfance d’ici 2020 pour servir les enfants âgés de zéro à cinq ans. Ces centres de la petite enfance :
- auront des tarifs de garde peu élevés
- serviront toutes les clientèles, y compris les enfants ayant des capacités et besoins variés
- offriront un plus grand nombre de places destinées aux bébés et aux bambins (objectif de 200 nouvelles places, 60 % dans le secteur anglophone et 40 % dans le secteur francophone)
- recevront plus de financement public (une subvention ponctuelle pour l’amélioration de la qualité et une subvention annuelle liée à la qualité des services, équivalente à 2,50 $ par place par jour pour les enfants âgés de deux à cinq ans)
Les libéraux ont également déclaré qu’ils augmenteraient les subventions pour frais de garde afin que les services de garde pour les enfants âgés de moins de cinq ans de familles à faible revenu fréquentant un centre de développement de la petite enfance soient gratuits. Le faible revenu correspond à un revenu familial brut de 37 500 dollars ou moins par année. Les familles dont le revenu est supérieur à ce montant recevront une subvention partielle établie en fonction de leur revenu et aucune famille ne paiera plus de 20 % de son revenu annuel brut pour un service de garde.
Les libéraux se sont aussi engagés à améliorer les compétences du personnel. Une formation de 90 heures sera offerte en ligne.
En outre, le gouvernement a annoncé qu’il investira 28 millions de dollars à compter de l’exercice financier 2019-2020 jusqu’à l’exercice financier de 2022-2023 afin d’augmenter les salaires de 16 $/h à 19 $/h pour les éducatrices et éducateurs formés. Cette mesure s’ajoutera au financement pour l’amélioration de la qualité qui bonifie le salaire du personnel à raison de : 3,15 $/h pour les employés non formés et de 5,00 $/h pour les employés formés.
Ce que disent des militantes du secteur des services de garde
Morna Ballantyne, directrice générale d’Un enfant Une place, a dit que le plan du gouvernement libéral en matière de services de garde démontre qu’exercer des pressions pour faire changer les politiques fonctionne véritablement et elle félicite les militantes et militants du N.-B. pour leur victoire.
« C’est un bon début, mais en exerçant plus de pression sur tous les partis politiques durant la prochaine campagne électorale, nous pourrons peut-être obtenir un engagement de réformes encore plus importantes », a-t-elle soutenu lors d’une réunion avec des militantes du N.-B. à Moncton à la fin de juin dernier.
Jody Dallaire, militante pour les services de garde et coprésidente du Conseil de femmes du Nouveau-Brunswick, était d’accord avec Mme Ballantyne et elle a dit que le groupe de travail indépendant du gouvernement du N.-B. avait recommandé des modifications encore plus audacieuses, notamment des mesures pour consolider les services d’éducation préscolaire à but non lucratif.
« Présentement, le gouvernement du Nouveau-Brunswick dépense 1 572 $ par place en service de garde réglementé alors que la moyenne au Canada est de 3 405 $ par place, a expliqué Mme Dallaire. Les services de garde ont besoin de financement suffisant et direct afin de diminuer les frais de garde pour tous les parents et d’augmenter la qualité des soins sur toute la ligne ».
Mme Dallaire demande que tous les partis politiques fassent des services de garde un enjeu de la prochaine campagne électorale, qu’ils s’engagent clairement en faveur de l’universalité des services, de leur dualité linguistique, de la planification et de la gestion des services par le secteur public et qu’ils s’engagent à investir les fonds publics dans les secteurs à but non lucratif et public.
Les prochaines élections auront lieu au Nouveau-Brunswick le 24 septembre 2018.