Un sondage sur les frais de garde d’enfants démontre que des politiques gouvernementales bien ficelées peuvent rendre les services de garde abordables

Le sondage de cette année sur les frais de garde dans les villes canadiennes se lit comme une parabole sur les services de garde abordables.

Selon Morna Ballantine, directrice générale d’Un enfant Une place, ce rapport de quarante-trois pages, le sixième d’une série publiée par le Centre canadien de politiques alternatives, contient à la fois des exemples de choses à faire pour rendre les services de garde abordables et des mises en garde de mesures à éviter.

Au-delà du choc initial de certains des chiffres (divulgâcheur : pour faire garder votre poupon à Toronto, vous devrez débourser près de 25 000 $ par année), le rapport démontre clairement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

« Ce qui rend les services de garde abordables, c’est verser directement aux services de garde suffisamment de financement public pour couvrir leurs frais de fonctionnement et fixer les tarifs à un seuil que les familles ont les moyens de payer, dit Ballantyne. C’est également la seule façon de couvrir le coût réel des services ainsi que le coût pour améliorer leur qualité sans pour autant augmenter davantage les frais ce garde ».

Le rapport indique que les frais de garde sont plus élevés et les places moins nombreuses dans les provinces et les territoires où les tarifs ne sont pas réglementés et où, pour soutenir les parents, on leur accorde des crédits d’impôt et des subventions plutôt que financer directement les garderies. Aussi, les programmes gouvernementaux disparates pour réduire les frais de garde par des remboursements ou des réductions de tarifs ne rendent pas nécessairement les services de garde plus abordables lorsque les fournisseurs de ces services peuvent augmenter leurs tarifs ou que les frais de garde, malgré la réduction, sont encore très élevés.

L’étude indique également que les tarifs dans les garderies à but lucratif sont généralement plus élevés que dans les garderies à but non lucratif.

« Les frais de garde sont encore outrageusement élevés pour presque toutes les familles, hormis au Québec, dit Ballantyne. La preuve est faite que le problème peut être réglé par des politiques gouvernementales appropriées : fixer les frais de garde de manière à ce qu’ils soient abordables et verser aux garderies les fonds publics dont elles ont besoin pour fournir des services de bonne qualité et supporter la hausse des coûts pour fournir ces services ».